A l’annonce d’un changement, il est possible de prendre l’information de deux manières : soit positivement, soit négativement. Par ailleurs, un changement est soit désiré, c’est-à-dire attendu, soit il est imposé, réalisé sous contrainte. Dès lors, quand le changement est désiré non imposé, la personne s’implique, parce qu’elle est motivée. Mais le comportement est différent lorsque le changement est imposé et que l’on apprécie, malgré la contrainte, qu’il ait lieu. On accepte. La dimension d’implication est plus relative.

Lorsque le changement est attendu et qu’il est mal accueilli, c’est que par exemple, ce n’était pas le moment, selon ceux qui le vivent. Dans ce cas, le subir provoque de la polémique, voire de l’adversité, sans être très fortement déclarée.

Le conflit entre dans la relation où le changement est imposé et mal accueilli. Là, l’annonce apparaît désagréable. Le changement est vécu comme une contrainte non gratifiante. Tandis que dans l’état d’acceptation, le sentiment de gratification peut rapidement se développer.


A remarquer qu’il ne faut pas voir cette représentation comme statique. L’état peut se modifier en fonction de la maladresse ou de l’habilité du conducteur du changement.

C’est dans la case état de conflit que risque de se développer la contestation qui peut chercher dans le cas d’un rapport de force à mettre en cause les conventions et systèmes organisés, voire les hiérarchies, pour les renverser.

L’enchaînement des étapes du changement n’est pas inconditionnel. Mais il reste après l’annonce du changement, les étapes que nous pouvons observer sur différentes personnes en conflit :

  • information du changement. 4 possibilités ;
    • Le changement est désiré et bien accueilli et dans ce cas tout va bien. La personne passe directement à l’intégration du changement qui donc lui correspond. Peu importe qu’il soit plus volontairement conduit par un tiers, puisqu’il est désiré et bien accueilli.
    • Le changement est désiré mais mal accueilli. Dans ce cas, une polémique se déclenche, avec une cristallisation autour de l’absence de reconnaissance… Le fait qu’il soit conduit avec un entrain vécu comme désagréable peut entacher le désir d’une frustration due à la contrainte.
    • Le changement n’est pas désiré. Il est imposé et mal accueilli. Parmi les ‘, c’est la situation la plus problématique. Le changement est vécu comme un traumatisme. Il peut engendrer un certain nombre d’étapes dans l’appréhension de la réalité qui peuvent être autant d’obstacles :
  • sidération : absence de pensée, paralysie, stupéfaction
  • dénégation : rejet de l’information, refus de l’idée, peur, panique
  • réprobation : contestation, abandon, recherche de domination…
  • marchandage : polémique, proposition d’échange, deal
  • prostration : repliement, isolement, tristesse, détresse, dépression
  • résignation : soumission,
  • acceptation : intellectualisation du fatalisme
  • intégration : accueil, libération, projet, adapattion
  • Chacune des étapes peut déboucher sur l’intégration. Aucune loi, aucune fatalité, aucun principe de régulation ne contraint le fonctionnement humain dans ce domaine.