Cette idée vite expédiée et tout aussi vite reçue, est faite sur le même modèle que « C’est le plus gêné qui s’en va ».
Utilisée sur le terrain politique, ce genre d’énoncé a donné : « si la loi ne te plait pas, tu peux partir. ». Ce genre de propos a été répété a l’envi comme s’il s’agissait d’une idée simple. Comme s’il s’agissait d’une vérité issue de la sagesse populaire.
En fait, il en va d’une représentation contraire à la médiation. Elle est discriminatoire et raconte plus un état d’esprit d’exclusion que d’accueil indispensable pour faire vivre la pratique de la médiation.
En effet, s’il était vraisemblable que la même idée s’applique également aux Français et aux Etrangers qui viennent en France, nous ne comprendrions pas le sous-entendu : « Vous les étrangers qui ne respectez pas nos lois, puisque ça ne vous convient pas, partez ! ». Si en tant que Français, nous retenons cette idée pour nous l’appliquer, c’est envisager de se soumettre à une dictature éventuelle. C’est accepter ou se réfugier ailleurs.
Donc, comme nous sommes en démocratie et que nous sommes libres de contester les lois et de les trouver iniques, en tant que Français, il faut bien comprendre que ce genre de propos s’adresse exclusivement à tous ceux qui ne sont pas Français. Voilà comment avec des phrases de ce type on cultive le virus de la discrimination, de l’exclusion, du racisme et de tout ce que la HALDE est censé dénoncer.
Encore une fois, le bon sens d’apparence ouvre les portes à quoi ?
La médiation est une culture, une conception affirmée et renforcée de la discussion. Elle s’utilise précisément dans les situations que l’on pense impossible. C’est l’instrument de l’inimaginable discussion.
Alors, si tu n’es pas content, explique-toi. Discutons. Progressons. Trouvons un accord responsable.
- Voir aussi l’article sur le Mediatoroscope, du 22 septembre 2010